Pour sa nouvelle expo chez Frédéric Lacroix, Rodolphe Delaunay avait prévu de fabriquer une sculpture en Boson de Higgs.
Techniquement 50% Boson, 50% plasticine (30 minutes à four moyen).
Oh pas un truc imposant, juste un Mickey Mousse de 3 cm de haut.
Il a malheureusement du se heurter à des problèmes de budget.
Fallait louer l'accélérateur de particules du CERN à Genève.
Il a alors envisagé de se faire sponsoriser par Yoplait (Rodolphe a une cousine qui bosse au service marketing chez Yoplait).
S'en est ensuivi une série d'échanges concernant le visuel de l'expo, que Rodolphe, en homme distingué, avait choisi sobre et de bon gout :
 Yoplait, plus corporate, insistait pour une version plus proche de leurs objectifs en terme de cible :
Ce qui a fait craquer Rodolphe, aussi dandy que têtu.
Il a décidé de garder sa petite fleur.
Adieu Yoplait, tant pis pour le boson, tant pis pour Mickey.
Moi je trouve que c'est dommage, c'eût été le premier vernissage au Yop de ma vie...
Époques de la nature
Rodolphe Delaunay, exposition personnelle à la Galerie Frédéric Lacroix.
Du 31 Octobre au 19 Décembre 2015, 13 rue Chapon, 75003 Paris.
Vernissage Samedi 31 octobre à partir de 15h00.
Mondes physique et naturel : deux champs et sources essentiels dont les faits, histoires, outils, phénomènes et autres éléments, saisis en tant que tels ou détournés, inspirent voire incarnent les œuvres de Rodolphe Delaunay. Souvent situées à la limite du perceptible, elles déploient de nouvelles visions de notre environnement et en révèlent ou modifient la perception. Empruntant le titre de son exposition à un ouvrage de Buffon datant de 1780, l'artiste nous livre ici et maintenant une version sensible — et subliminale — d'une histoire (naturelle) toujours en cours d'écriture à travers un ensemble de pièces qui évoquent toutes un phénomène naturel ou sa conséquence en même temps qu'elles parlent de manière biaisée de la séparation, artificielle, entre nature et culture, humain et non humain. Sur fond d'anthropocène et de montée des eaux, la main de l'homme plane sur l'exposition. Image par image, une goutte de pluie tombe sous nos yeux (Chronophotographie d'une goutte de pluie), puis c'est une pluie de gouttes de cire (La pluie) comme autant de larmes pastiches qui s'abat bientôt sur nous en un (infra)mince rideau. « Pas de quoi en faire un drame ». Vacillante, une colonne de verres empilés (Gouttière) se tord sous le poids des eaux qu'elle parvient (encore) à canaliser, afin d'éviter tout débordement. Plaquée au mur, une étroite feuille de bois d'ébène feint de (re)conduire sagement la foudre, furieuse (Paratonnerre). Ne vous faites pas d'illusion : nulle projection apocalyptique ni prédiction moraliste en sous-main. Du sol au plafond, il s'agit de prendre la mesure de l'espace — et du temps — qu'il reste, d'unité en unité. Le temps s'écoule, inexorablement. Le(s) temps change(nt), naturellement. Doucement mais sûrement, la température oscille et le vent tourne. « Ce n'est pas la fin du monde ». Au loin, du matin au soir, on entend la même ritournelle — intra-muros — qui sonne comme une tentative d'épuisement du temps qui passe, et du temps qu'il fait. « Chaque petit geste peut faire la différence ». Anne-Lou Vicente, septembre 2015 Exposition du 31 octobre au 19 décembre 2015 Vernissage Samedi 31 octobre de 16h à 21h. Galerie Frédéric Lacroix 13 rue Chapon, 75003 Paris http://www.galeriefredericlacroix.com/ http://rodolphe.ultra-book.com/
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